Contexte et enjeux du récit
En 1964, sur l’île volcanique de Tenerife, Louise, mère de famille française, et Nathan, astrophysicien hongrois, se croisent par hasard. Tous deux marqués par les séquelles de la guerre, ils passent trois jours à parcourir l’île et à échanger sur leurs parcours et leurs visions du monde. Au fil de ces échanges, se tisse un lien intellectuel et sensuel aussi inattendu que profond.
NÉCESSITÉ DE RALENTIR
Le choix de situer l’intrigue en 1964 n’est pas anodin: il permet de privilégier des moments forts, après la guerre, et de situer l’action avant les bouleversements de 1968 qui ont marqué la société. Dans l’émission Vertigo du 1er octobre, Ghislaine Dunant précise que ce déplacement temporal vise à mettre en évidence une réactivité adaptée à des instants plus marquants pour chacun.
L’auteure souligne aussi que le roman accorde une importance particulière au tempo du récit et à la possibilité de ralentir le temps, en réponse à l’immédiateté actuelle imposée par l’information, le travail et la vie sociale.
Une approche du temps et de l’information
Cette dimension temporelle apparaît comme une réponse à la frénésie contemporaine, souligne Dunant.
OUVERTURE À L’AUTRE
Au-delà de la dynamique amoureuse, l’œuvre explore l’ouverture à l’altérité. Dunant rappelle que Nathan est un émigré et qu’ils n’ont pas de point commun initial, ce qui revêt une importance centrale dans leur rencontre et leur dialogue.
Au fil des échanges, Nathan perçoit Louise comme mystérieuse et secrète, tout en reconnaissant en elle un savoir singulier. L’ouverture intérieure est présentée comme une dimension essentielle face au monde d’aujourd’hui.
Propos recueillis par Anne Laure Gannac. Adaptation web : Sarah Clément. Ghislaine Dunant, Un amour infini, Albin Michel, août 2025.