Réduction des heures de langues au gymnase de Fribourg: inquiétudes des enseignants et enjeux pédagogiques

Fribourg

Contexte de la réforme linguistique au canton de Fribourg

Le projet prévoit de supprimer trois heures en dernière année: une en français, une d’allemand et une d’anglais, italien ou latin selon le cursus, afin de les réorienter vers l’éducation artistique.

Dans le canton, le volume horaire consacré aux langues est supérieur aux exigences fédérales et la grille proposée en maintiendrait ce niveau, alors que l’enseignement artistique demeure sous-doté.

Des avis qui éclairent le débat

Pour Serge Castella, responsable de la branche français au Collège du Sud à Bulle, la cinquième heure de français en dernière année — susceptible d’être supprimée — va au-delà de la simple maîtrise de la langue. « On doit préparer les élèves à l’université, où ils seront davantage livrés à eux-mêmes. Ils doivent disposer d’outils solides, d’autant que le français est utile pour toutes les autres branches. Et plus la maîtrise est bonne, plus le travail peut être intéressant dans les autres domaines. Donc, la langue française a un statut particulier. »

Valéry Rion, président de l’Association suisse des professeurs de français, constate qu’à chaque réforme qui enlève des heures de français, les compétences des élèves se voient réduites. « C’est relativement inquiétant », déclare-t-il à La Matinale, d’autant que le niveau de français en Suisse romande n’est pas jugé optimal selon lui. « Il est évident que moins on consacre de temps à quelque chose, moins on lui donne de valeur. »

Perspective de la branche et implications pédagogiques

François Piccand, chef de service de l’enseignement secondaire du canton de Fribourg, estime que la réduction envisagée en dernière année n’est pas déterminante à elle seule.

Dans la grille révisée, l’enseignement des langues serait porté, en partie, par les enseignants et enseignantes des autres disciplines. « L’attention pour la langue se porte dans toutes les branches », précise-t-il, et la responsabilité de la qualité de l’expression reviendrait à d’autres professeurs.

Valéry Rion partage l’idée que l’apprentissage du français occupe une place centrale, car il facilite l’acquisition des autres connaissances.

Prochaines étapes

La décision du département de la formation du canton de Fribourg est attendue au début de l’année prochaine.

Pour plus de détails, lire : La volonté de Fribourg de réduire les heures de langues au gymnase crée des remous.