Projet pilote en mer du Nord : dépolluer les fonds marins des munitions toxiques

Monde

Contexte et but du projet

Depuis le début du mois d’août, des équipes de Baltic Diver mènent une opération continue au large des côtes allemandes, visant à extraire des munitions immergées. Financement public à hauteur de 100 millions d’euros, destiné à dépolluer tant la mer du Nord que la mer Baltique.

Origines historiques et finalité

Plus d’1,5 million de tonnes d’obus, de grenades et d’autres munitions ont été déversées au large lors de la fin de la Seconde Guerre mondiale par les Alliés. Selon Kay-Uwe Pap, directeur général de Baltic Diver, l’objectif affiché après 1945 était essentiellement de démilitariser le pays dans les plus brefs délais.

Nous sommes sur un site qui concentre environ 900 tonnes de munitions issues d’un seul et même largage

Kay-Uwe Pap, directeur général de Baltic Diver, évoque ce cas précis rencontré dans la baie de Wismar, où la plateforme mobile Baltic Lift opère actuellement.

Éléments descriptifs du site et affirmation du contexte

Sur place, l’opération est décrite comme d’une ampleur considérable. Sur la plateforme flottante, les conditions sont clémentes selon le reportage, avec un ciel dégagé et une eau à 17 degrés. Dirk Schoenen, plongeur démineur, se prépare en saisissant ses gants de protection, essentiels pour éviter tout contact avec des substances explosives et préserver la sécurité de chacun.

Dirk Schoenen s’apprête à plonger, le 1er septembre 2025, afin de récupérer des munitions de la Seconde Guerre mondiale. Armé d’un scaphandre, il rejoint les fonds marins et demeure en immersion environ une heure, à une profondeur d’une vingtaine de mètres, tout en restant relié par radio à la surface. À distance, Kay-Uwe Huth, responsable de l’équipe de démineurs, suit l’intervention via un poste de contrôle et consigne chaque découverte.

Selon les observations, le plongeur aurait déjà extrait deux canons de 12,8 centimètres et identifié une caisse contenant des munitions de 20 millimètres, ainsi que d’autres débris susceptibles d’appartenir au même type d’armement.

Les charges explosives retirées des obus sont placées dans des conteneurs adaptés avant d’être remontées à la surface pour une élimination ultérieure sur terre.

Impact environnemental et enjeux sanitaires

Certaines munitions enfouies sous des couches épaisses de boue et de sédiments demeurent soumises à la corrosion et peuvent libérer des substances toxiques dans l’eau. Des éléments tels que le TNT se dispersent progressivement et arrivent jusqu’à la chaîne alimentaire, notamment via les poissons et les moules.

Nous sommes désormais confrontés à la corrosion de ces munitions. Elles libèrent des substances toxiques dans l’eau et, depuis quelques années, on les retrouve dans les poissons et les moules. Cela commence à s’infiltrer dans la chaîne alimentaire. Ce n’est que le début, mais si nous ne nettoyons pas rapidement les zones les plus urgentes, il sera trop tard. Il faut vraiment s’en occuper maintenant

Messages de Robert Mollitor, responsable du service de récupération des munitions en Mecklembourg, qui souligne l’urgence d’agir face à cette pollution latente.

Perspectives et répercussions futures

Ce projet pilote est présenté comme une étape pionnière vers une plateforme flottante capable de localiser, récupérer et neutraliser les munitions en haute mer. Si les résultats restent encourageants, une mise en service pourrait être envisagée dès 2027, avec une couverture potentielle des eaux allemandes pour leur dépollution.

Portée internationale et précédents

Ce modèle pourrait inspirer d’autres pays confrontés à des accumulations similaires. À titre d’exemple, la Suisse a été citée comme référence, avec près de 8 000 tonnes de munitions immergées dans des lacs entre 1915 et 1980 et susceptibles de bénéficier de démarches analogues.