Un nouveau mécanisme de l’ONU sur les droits humains en Afghanistan
Le Conseil de sécurité a approuvé à l’unanimité une résolution qui crée un mécanisme dédié à la collecte de preuves et à l’établissement de dossiers sur les droits humains en Afghanistan. Longuement réclamé par de nombreuses ONG et par plusieurs États après le retour des talibans, ce dispositif est présenté comme analogue à ceux déjà en place en Syrie et en Birmanie.
Sa mission est de rassembler des éléments susceptibles d’être utilisés devant des juridictions internationales ou nationales pour des procédures pénales liées à des crimes internationaux.
Le texte précise que ce mécanisme examinera notamment les importantes restrictions imposées aux femmes par les autorités talibanes. Le premier rapport est attendu dans environ dix-huit mois. La Cour pénale internationale avait été saisie pour des actes décrits comme une persécution des femmes.
Par ailleurs, le Conseil rappelle qu’il y a un an il avait estimé que la loi sur les moeurs imposée par les talibans équivalait à un crime contre l’humanité et avait appelé à son retrait. La résolution déplore l’institutionnalisation de ces violations des droits humains des femmes, qualifiée d« insupportable » et d« injustifiable ».
Extension de l’enquête sur le Soudan et contexte humanitaire
Dans le cadre des mêmes décisions, il est prévu de prolonger d’un an la Mission internationale d’établissement des faits sur le Soudan. Selon les constatations, les Forces de soutien rapide (FSR) auraient commis des actes pouvant constituer des crimes contre l’humanité, tandis que l’armée soudanaise et ses alliés font l’objet d’accusations de crimes de guerre.
La résolution déplore aussi des restrictions imposées aux femmes travaillant pour l’ONU et qui se voient privées d’accès aux bureaux du pays.
Côté humanitaire, des femmes participent toutefois à des dispositifs d’aide dans les zones touchées par un séisme récent. L’ONU vise à porter son aide à au moins 460 000 personnes dans les années à venir, en dépit du contexte marqué par le retour massif de millions d’Afghans dans la région.
Autres décisions prises lundi
Enfin, le Conseil a prorogé d’un an la Mission internationale d’établissement des faits au Soudan, afin de poursuivre l’enquête et la documentation des violations et des responsabilités potentiellement engagées.