Festival japonais à Bellinzone et rencontre avec Gō Nagai
Un parfum de Japon flottait le week-end dernier à Bellinzone, lorsque le Japan Matsuri s’est installé au centre d’expositions de la capitale tessinoise. Pendant deux jours, les visiteurs – amateurs de mangas et d’anime, cosplayers ou simples curieux – ont eu l’occasion de croiser le mangaka japonais Gō Nagai et auteur de renom.
Gō Nagai, un pionnier du manga et du mecha
Né en 1945 sous le nom de Kiyoshi Nagai, il est surtout connu pour avoir créé Mazinger Z, l’un des premiers robots géants pilotés et figure fondatrice du genre mecha. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent Devilman et UFO Robo Grendazer, dont l’adaptation télévisuelle française sous le titre Goldorak, le robot de l’espace, a marqué plusieurs générations.
« Mes robots symbolisent la conflictualité humaine »
Dans une interview accordée à la RTS italienne et diffusée par RSI, Gō Nagai affirme que « Dans mes histoires, j’ai voulu raconter les guerres et les conflits qui existent entre les êtres humains ». Il précise que ses « mecha », ses robots, « symbolisent la conflictualité qui fait partie de nous tous », et que ces machines ne sont ni intrinsèquement bonnes ni mauvaises mais dépendent de la morale et des intentions de leur pilote.
Des débuts marqués par l’humour et l’ironie
Le premier succès du créateur remonte à un manga érotique, Harenchi gakuen, publié entre 1968 et 1972. L’auteur explique que, s’inspirant de ses années scolaires, l’œuvre avait pour but « d’exorciser les peurs des élèves vis-à-vis de l’école » et, selon lui, « veut faire rire en soulignant les défauts des adultes ». Il puise autant dans la tradition japonaise que dans des influences occidentales, citant même la Divine Comédie de Dante comme source d’inspiration.
Impact durable et regards actuels
Gō Nagai a profondément marqué la culture pop japonaise et internationale, ses œuvres ayant été adaptées en de nombreux anime, films et jeux vidéo. Toujours actif, il est considéré comme un pionnier et une figure clé du manga moderne. Il avoue aujourd’hui son rêve d’un super robot capable de mettre fin aux guerres : « Ça me plairait, bien sûr. Ce serait magnifique ». Le personnage de Goldorak a aussi laissé une empreinte durable dans les souvenirs des fans romands des années 1970 et 1980.
Crédits: Francesca Pusek, RSI. Adaptation pour RTSinfo réalisée par Didier Kottelat.