Tétraplégie, essai clinique et dix ans après Paris : quand l’architecture des autocrates revient dans l’actualité

Suisse

TÉMOIGNAGE – ARNAUD ROBERT : UP2-001 au cœur d’une étude clinique

Tétraplégique depuis 2022 à la suite d’un accident en montagne, le journaliste Arnaud Robert participe à une étude clinique considérée comme inédite. Son parcours, désormais retracé au travers d’un podcast, met en lumière les espoirs et les incertitudes liés à cette démarche expérimentale.

Plus d’un an après l’accident, au printemps 2023, son frère Gilles l’informe que la neurochirurgienne Jocelyne Bloch, du CHUV, et le neuroscientifique Grégoire Courtine, à l’EPFL, recherchent un candidat pour une nouvelle étude. L’objectif affiché est de restaurer l’usage d’un bras grâce à une approche innovante consistant à installer un pont digital, associant un implant cérébral et des électrodes dans la moelle épinière.

Arnaud Robert devient ainsi le patient UP2-001, le premier sujet de la série selon ses mots. Lors de la signature du consentement, il précise vouloir tout enregistrer. C’est à partir de ces données que naîtra un podcast en sept épisodes, intitulé Mon corps électrique.

Cette démarche de cobaye, suivie par le public via le podcast, a été décrite par l’intéressé comme une étape majeure, marquée à la fois par des attentes et des interrogations sur les résultats possibles.

Récits suisses à dix ans des attentats du 13 novembre 2015 : reconstruction et liens

Dix ans après l’attaque qui a frappé le bar La Belle Équipe dans le 11e arrondissement de Paris, Myriam et Maurice, deux résidents suisses, livrent leur témoignage sur leur reconstruction. Maurice est sorti indemne physiquement, tandis que Myriam a été blessée au bras droit et la tragédie a coûté la vie à 21 personnes ce soir-là.

Dans leur retour d’expérience, ils mettent en avant l’importance de tisser des liens avec d’autres victimes pour favoriser le rétablissement. Selon Maurice, ces échanges aident les proches en deuil et permettent de partager des souvenirs et des soutiens. Il évoque notamment le témoignage d’une mère ayant perdu sa fille et rappelle qu’il a pu lui dire, huit ans plus tard, avoir vu sa fille sereine peu après son décès ; ce mot simple a été perçu comme une aide considérable.

Architecture et pouvoir : quand l’architecture devient une affaire politique

Une analyse explore le rôle de l’architecture dans les dynamiques de pouvoir, notamment chez les autocrates. L’article évoque les ambitions de Donald Trump de modifier le cœur de Washington, avec une salle de bal de plusieurs milliers de mètres carrés à la Maison Blanche et un projet parfois surnommé l’Arc de Trump. Le témoigne Marc Frochaux, rédacteur en chef de la revue Tracés Espazium.ch, qui compare ces gestes à ceux associés à la conquête impériale.

Selon cet expert, ce type de démarches est plus courant dans les régimes autoritaires que dans les démocraties, où l’ambition symbolique d’affirmer une puissance par l’architecture est moins privilégiée.

Oleksandra Matviichuk : résistance et identité face à l’agression russe

En visite à Genève, Oleksandra Matviichuk, colauréate du prix Nobel de la paix en 2022, affirme que résister à l’invasion russe demeure essentiel pour préserver l’identité ukrainienne. Elle rappelle que la stratégie de Vladimir Poutine vise à nier l’existence même de la nation, de sa langue et de sa culture, et que la guerre est menée dans le but d’occuper tout le territoire ukrainien, et non pas seulement quelques villes.

Pour Matviichuk, la résistance reste une condition nécessaire à la survie collective, et elle appelle à une approche qui refuse d’accepter l’injustice associée à l’agression. Son entretien a été diffusé dans le cadre du programme 19h30 de la RTS.

Enquête – Quand les victimes deviennent suspectes : la double peine des femmes sans-papiers

En Suisse, des femmes sans-papiers racontent avoir été traitées comme des criminelles lorsqu’elles ont cherché à déposer plainte pour violences conjugales. Leur statut illégal est souvent privilégié au détriment de leur détresse, dénoncent avocats et syndicats.

Ainsi, en mai dernier, une trentenaire sud-américaine s’est rendue dans un poste de police près de Lausanne pour dénoncer des violences conjugales. Selon elle, la police s’est focalisée sur l’absence de papiers plutôt que sur les violences, la laissant maintenue en détention pendant plusieurs heures. Des témoignages similaires ont été recueillis par le Syndicat interprofessionnel de travailleurs et travailleuses (SIT) ces derniers mois, qui dénoncent une véritable violence d’État envers les femmes sans-papiers.

Le SIT souligne que ces situations constituent une double peine, ajoutant une charge administrative et juridique à la souffrance vécue par ces personnes. Des reportages et des éléments produits par Mise au point et RTS mettent en lumière ces difficultés et appellent à une réflexion sur les droits et les protections accordés aux personnes vulnérables.