Belem avant la COP30 : un rendez‑vous mondial pour l’action climatique
Une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement ont répondu à l’invitation du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva pour se réunir à Belem, ville fluviale sur l’Amazonie, en prélude à la COP30 qui se tiendra du 10 au 21 novembre.
Pour la présidence du Brésil, l’enjeu est de préserver la coopération internationale dix ans après l’Accord de Paris, dans un contexte où l’ONU estime désormais que l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C sera vraisemblablement dépassé dans les années à venir.
Belem n’a pas vocation à imposer des décisions symboliques, mais cherche à inscrire des engagements concrets dans le cadre de la COP30 et à assurer le suivi des promesses passées, notamment en matière de développement des énergies renouvelables.
Les annonces du Brésil et les attentes
À Belem, Lula a annoncé le lancement d’un fonds dédié à la protection des forêts et un engagement à quadrupler la production de carburants durables, avec le soutien de plusieurs pays qui souhaitent aussi étendre les engagements sur la réduction des émissions de méthane.
Participation et absences
Au total, 170 pays participent à la COP30, mais les États‑Unis n’enverront pas de délégation, ce qui soulage ceux qui craignaient une possible obstruction comme lors de précédents pourparlers sur la réduction des gaz à effet de serre dans les transports maritimes.
Karin Keller-Sutter n’est pas présente non plus, pour des raisons d’agenda et de priorités personnelles, selon l’entourage de la présidente suisse. Des ONG estiment que cette absence reflète une volonté politique climatique insuffisante en Suisse.
Présences haut niveau et contexte international
Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le prince William seront présents et s’exprimeront jeudi et vendredi. La majorité des dirigeants du G20, notamment la Chine et l’Inde, sera absente.
Convergences et tensions autour du climat
Le sommet met en lumière un double mouvement : d’un côté, l’Union européenne et les petits États insulaires cherchent à aller plus loin dans la réduction des émissions et la lutte contre les énergies fossiles; de l’autre, certains pays en développement réclament davantage de financement climatique et une application plus robuste des accords existants.
Selon Ilana Seid, diplomate des Palaos et présidente d’Aosis, de nombreux pays n’arriveront pas à s’adapter à un réchauffement qui dépasserait 2 °C, soulignant les enjeux pour les régions les plus vulnérables.
Le Brésil, qui cherche à jouer le rôle de pont entre Nord et Sud, se retrouve confronté à des contradictions après avoir donné le feu vert à l’exploration pétrolière au large de l’Amazonie. Pour Angela Kaxuyana, de la Coordination des organisations indigènes d’Amazonie brésilienne, la situation est problématique.
Les mêmes gouvernements qui s’engagent pour le climat négocient l’exploitation pétrolière de la plus grande forêt tropicale, déplore-t-elle à Belem.