Dans le cadre du système d’apprentissage dual traditionnel, un formateur consacre en moyenne 10% de son temps à la formation d’un apprenti, par secteur.
Le modèle Junior Team propose, lui, de regrouper les apprentis de plusieurs métiers au sein d’équipes de 6 à 8 personnes, avec un seul formateur à plein temps pour superviser l’équipe.
Par ailleurs, les apprenties et apprentis de 3e année coachent ceux de première année, sur une base d’entraide et d’apprentissage entre pairs.
ÉMULATION
Contexte et résultats
Selon Olivier Poletti, directeur du centre de formation 3 SHEDS, ce dispositif favorise l’émulation entre apprentis de métiers légèrement différents et produit de bons résultats. 3 SHEDS est une entreprise de médias numériques qui applique ce modèle.
Le changement de paradigme majeur réside dans le fait que le travail au sein de l’entreprise est réalisé majoritairement par les apprentis, ce qui contraste avec le modèle classique où les salariés accomplissent la majeure partie des tâches.
Ce système permet en outre une meilleure capacité d’accueil d’apprentis. 3 SHEDS, présent dans les cantons de Vaud, Fribourg et Genève, encadre environ 60 apprentis au total pour l’équivalent de 10 postes à plein temps, ce qui constituait le volume nécessaire avant l’introduction de Junior Team.
RESPONSABILISATION
Portée et exemples
Le chiffre d’affaires de l’entreprise est directement lié à la capacité de production des apprentis. Le système favorise également une responsabilisation des apprentis, qui prennent en charge la production.
Sous la supervision d’un formateur à plein temps, les apprentis assurent la gestion des projets, les relations avec la clientèle et la signature des contrats. Cela exige que l’employeur fasse confiance à ses apprentis et adopte un certain lâcher-prise, selon Olivier Poletti.
Pour illustrer ce changement de paradigme, il cite le cas d’un projet mis en place par une équipe de 3 SHEDS pour l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Les apprentis ont exigé de présenter et de défendre seuls leur projet, qui représentait plusieurs centaines de milliers de francs et deux ans et demi de travail. L’équipe a été autorisée à mener l’effort de manière autonome, tout en attendant les retours. « Professionnellement, les deux heures les plus longues de ma vie », témoigne Poletti. Au final, les apprentis ont obtenu le mandat de l’OMC, soit plus de 300 modules de digital learning.
Source: Sujet radio: Frédérique Volery • Adaptation web: Nathalie Hof