Dernières tractations autour de Matignon après la démission de Lecornu
Dans le cadre des ultimes négociations confiées à l’ancien Premier ministre et président d’Horizons, Édouard Philippe, Emmanuel Macron est invité à envisager une évolution rapide de la situation politique, notamment la perspective d’une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget pour 2026.
Un appel à une transition politique rapide
Évoquant un État qu’il juge pas tenu, Édouard Philippe, candidat déclaré à la présidentielle, a estimé qu’il serait impossible de prolonger une crise qui dure depuis six mois sur une période de 18 mois encore, ce qui serait jugé trop long.
Le jour précédent, Gabriel Attal, ancien proche d’Emmanuel Macron, avait pris ses distances avec les choix du président et a déclaré ne plus comprendre certaines décisions. Le secrétaire général de Renaissance a toutefois écarté l’idée d’un départ anticipé, affirmant que cela fragiliserait l’équilibre démocratique.
Dans le même temps, les oppositions dénoncent la crise politique sans précédent qui suit la démission surprise du gouvernement de Sébastien Lecornu, nommé 14 heures plus tôt.
Des appels à l’unité de la gauche se font entendre, avec les écologistes et La France insoumise qui plaident pour une alliance afin de porter un programme de rupture.
Les partis et les rendez-vous à Matignon
Le PS, dirigé par Olivier Faure, a indiqué qu’il se rendrait à Matignon mercredi à 10 h, à l’invitation de Sébastien Lecornu, pour les dernières négociations qu’il a été chargé de mener. Il a précisé que tous les groupes de gauche hors LFI avaient répondu présents et qu’il réclamerait à nouveau l’accession de la gauche à Matignon, estimant que le moment était venu de respecter le vote des Français.
Les écologistes confirmeront leur venue mercredi à 12 h 15 et le PCF a également confirmé sa présence le même jour, sans horaire précis; Place Publique est attendu mardi soir à 19 h 45.
Les positions et les réserves des partis
Le ministre de l’Intérieur sortant, Bruno Retailleau, avait menacé de quitter le gouvernement et a proposé mardi que LR participe à un éventuel gouvernement de cohabitation avec le président, à condition que son parti ne soit pas dilué dans l’alliance. Néanmoins, il ne s’est pas rendu à la réunion du socle commun ce matin-là.
Le Rassemblement national, représenté par Marine Le Pen et Jordan Bardella, a déclaré refuser l’invitation à Matignon, estimant que ces discussions visaient davantage le président que l’intérêt des Français et réclamant une dissolution de l’Assemblée nationale.
Pour Hervé Marseille, centriste, l’opération paraît être une simple « rafistolage » d’une crise de régime, ce qui laisse les Français perplexes face à la situation.
Le Premier ministre démissionnaire a réuni ses alliés pendant près de deux heures, avec les présidents des deux Chambres, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, afin d’organiser les ultimes négociations qui doivent conduire à une plateforme d’action et de stabilité d’ici mercredi.
Le contexte reste très précaire pour Sébastien Lecornu, qui a entretenu des échanges bilatéraux, notamment avec Bruno Retailleau, lundi soir, sans certitude quant à une éventuelle reconduction à Matignon.
En cas d’échec, le président prendra ses responsabilités et la dissolution de l’Assemblée demeure une option.