Un programme d’assainissement budgétaire centré sur l’équilibre
Le Plan d’assainissement des finances de l’Etat (PAFE) vise à “assurer le maintien d’une qualité de prestations tout en limitant la progression des dépenses et en augmentant les recettes”, a déclaré lundi le gouvernement cantonal. Le budget 2026 illustre cette dynamique, avec des charges estimées à 4,5 milliards de francs, soit un montant supérieur aux 4,3 milliards inscrits dans les comptes 2024.
Ce contexte financier s’inscrit dans l’obligation constitutionnelle de Fribourg de garantir l’équilibre budgétaire, comme l’a rappelé Jean-Pierre Siggen, responsable des finances cantonales. Le président du Conseil d’Etat, Jean-François Steiert, a souligné que “les mesures proposées répartissent les efforts de manière équitable, en appliquant rigueur et responsabilité”.
Réduction des objectifs et impact maîtrisé sur les communes
Suite aux retours obtenus lors de la phase de consultation et des débats internes, le Conseil d’Etat a ajusté ses ambitions à la baisse : les objectifs d’économies ont ainsi été réduits de 89 millions de francs par rapport au projet initial, et les mesures portant sur les communes ont été allégées de 42 millions. Au cours des trois prochaines années, l’impact financier net pour les communes devrait s’élever à environ 10 millions de francs.
Efforts et modifications concernant le personnel de l’Etat
Pour le volet ressources humaines, les ajustements retenus signifient une diminution de 13,1 millions de francs de la contribution attendue du personnel. Avec une masse salariale représentant 35 % des dépenses totales, la contribution des collaborateurs du canton de Fribourg sera fixée à 110 millions de francs.
Le gouvernement a décidé d’abandonner la contribution de solidarité ainsi que les mesures relatives au versement d’un 13e salaire. Par ailleurs, il propose de ne pas appliquer d’indexation salariale durant les deux prochaines années, tout en envisageant une réévaluation de cette décision en 2028. Le palier salarial sera maintenu, mais son application sera reportée au mois de septembre pour les trois années à venir.
Mesures conservées et abandonnées dans le cadre du PAFE
La dernière version du plan renonce notamment à plusieurs mesures concernant les établissements médico-sociaux (EMS), le plafonnement de la péréquation intercommunale des besoins au niveau 2025, ainsi qu’à un abaissement de la part communale de l’impôt sur les véhicules à moteur. De même, les ajustements des subventions aux services d’aide et soins à domicile ainsi que la réduction des crédits pluriannuels alloués à l’Université ne seront pas appliqués.
En revanche, certaines mesures sont maintenues, telles que la suspension temporaire de l’adaptation automatique au phénomène dit de “progression à froid”, le plafonnement à 8 000 francs de la déduction des frais de déplacement dans l’imposition cantonale, le renforcement des contrôles fiscaux, la contribution accrue attendue de la Banque cantonale et l’instauration d’une taxe sur les matériaux extraits des gravières à partir de 2027.
Maintien des investissements malgré le contexte d’économies
Par ailleurs, le Conseil d’Etat a réaffirmé sa volonté de poursuivre des projets d’investissements essentiels, afin d’éviter de reporter la réalisation d’infrastructures vitales aux générations futures. Cette stratégie vise à concilier la maîtrise des finances publiques avec la préparation aux défis à venir, a précisé Jean-François Steiert.
Perspectives et réactions politiques
L’exécutif a également indiqué qu’une nouvelle série de propositions portant sur des mesures structurelles pourrait être soumise à consultation en 2027.
Sur le plan politique, le Parti socialiste et le Syndicat des services publics (SSP) continuent d’exprimer leur désaccord envers la nouvelle version du PAFE, la jugeant toujours insatisfaisante.
Mobilisation autour des économies cantonales
Dans ce contexte, environ 2 500 fonctionnaires ont manifesté dans les rues de Fribourg pour protester contre les mesures d’économie envisagées par le Conseil d’Etat, un événement marquant les débats autour du plan financier cantonal.