Dans un entretien au «JDD» dimanche 27 septembre, Nicolas Sarkozy a estimé que
«toutes les limites de l’État de droit ont été violées».
Dans un entretien au «JDD» dimanche 27 septembre, Nicolas Sarkozy a estimé que
«toutes les limites de l’État de droit ont été violées».
AFP
Une vingtaine d’avocats ont déposé mercredi une plainte contre Nicolas Sarkozy,
accusé d’avoir discrédité l’institution judiciaire par ses critiques contre sa
condamnation dans l’affaire dite du financement libyen
,
a appris l’AFP auprès de Me Jérôme Giusti qui les représente, confirmant une
information de BFM TV. Sollicité, l’un des avocats de Nicolas Sarkozy, Me
Christophe Ingrain, n’a pas répondu dans l’immédiat.
Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi l’ancien président à cinq
ans de prison avec incarcération prochaine pour avoir «laissé ses plus proches»
collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne
victorieuse de 2007.
Dans un entretien au «JDD» dimanche 27 septembre, Nicolas Sarkozy a estimé que
«toutes les limites de l’État de droit ont été violées», ajoutant qu’il ne
«plierait pas face au mensonge, au complot, à l’insulte» et face à «ses
pratiques si contraires à l’État de droit».
SIX MOIS DE PRISON ET 7500 EUROS D’AMENDE
Pour ces dix-huit avocats représentés par Me Giusti, qui ont déposé plainte
mercredi à Paris, ces déclarations de l’ex-locataire de l’Élysée «constituent de
fait un acte délibéré de discrédit porté à l’institution judiciaire, de nature à
affaiblir la confiance des citoyens dans l’impartialité et l’indépendance de la
justice», selon le texte de leur plainte dont l’AFP a eu connaissance.
Ils rappellent que le Code pénal punit de six mois d’emprisonnement et de 7500
euros d’amende une telle infraction, si elle est caractérisée. Selon ces
avocats, ces propos «nuisent à l’État de droit», «revêtent une particulière
gravité» et «ne sauraient être regardés comme une simple critique d’une décision
de justice dont M. Sarkozy a déclaré au demeurant faire appel».
«DISCRÉDIT» JETÉ SUR L’INSTITUTION JUDICIAIRE
L’ex-chef de l’État, en cette qualité, «connaît la portée de ses paroles et
l’effet direct qu’elles exercent sur l’opinion publique. Ses paroles portent
atteinte non seulement à la décision de justice visée, aux magistrats l’ayant
rendue, mais aussi au respect dû à l’institution judiciaire», lancent-ils. Ils
s’estiment recevables à porter plainte en tant qu’«auxiliaires de justice», car
ils «concourent au fonctionnement du service public de la justice».
À plusieurs reprises lundi, le président du Tribunal judiciaire de Paris,
Peimane Ghaleh-Marzban, avait aussi dénoncé le «discrédit» jeté sur
l’institution judiciaire par les critiques formées contre la décision de la 32e
Chambre parisienne, rendue jeudi 25 septembre. Sollicité lundi sur la question
de savoir si une enquête est ouverte à ce sujet, le Parquet de Paris n’a pas
répondu.
(les/yb)